Certains animaux en parfaite santé vont manger cru du jour au lendemain […] et la période de transition sera simple, et parfois même inutile surtout chez les jeunes animaux qui ne sont pas encore trop affectés par les effets délétères de l’alimentation industrielle. Pour d’autres par contre, la commutation sera lente, […] après des années d’ingestion d’une alimentation inadaptée, l’accoutumance au préfabriqué prend le dessus sur le naturel.
« Stop à la malbouffe – Croquettes de nos chiens et chats » Sylvia Kramer. « Chapitre 16 – Phase de transition Préambule ». – Editions Résurgence 2012
Contrairement aux changements de croquettes à croquettes qui doivent se faire progressivement, la transition vers l’alimentation à base de viande crue est différente. Nous déconseillons fortement de mélanger croquettes et viande crue !
D’une part, parce que les temps de digestion croquettes/viande crue sont différents. D’autre part, parce que la flore digestive subit un véritable bouleversement. Par ailleurs, une alimentation crue nécessite un pH gastrique très acide, autour de 1 alors qu’aux croquettes ce pH monte jusqu’à 7. Ce mélange présente de nombreux risques de troubles digestifs, même en alternant croquettes le matin et viande crue le soir ou le lendemain. Sans oublier qu’équilibrer des rations dites « mixtes » sous-entend de prendre en compte la composition des croquettes ainsi que l’ensemble des apports nutritionnels du cru… soit un véritable casse-tête ! Les croquettes sont faites pour être données seules, les repas « BARF » s’équilibrent eux, sur la semaine voire plusieurs semaines, il est donc véritablement impossible d’équilibrer ce type d’alimentation mixte.
Avant de débuter, le Dr Lonsdale recommande de faire jeûner le chien adulte sain pendant 24 heures afin d’évacuer le contenu du système digestif et d’amorcer la phase de changement d’alimentation. En effet, le jeûne crée une hyperacidité gastrique qui facilite la digestion d’un repas de viande crue.
Toutefois, les chiots, les femelles gestantes, les seniors et les individus malades ne devront pas jeûner. De même, il n’est pas recommandé de faire jeûner un chat.
Le poulet est une des viandes les plus digestes. Il est donc conseillé de rester sur un menu « poulet-carottes » pendant au moins une à deux semaines. C’est le temps moyen pour que le système digestif s’adapte à cette nouvelle alimentation et que les selles soient le reflet de cette adaptation.
La transition commencera donc préférentiellement avec du poulet cru, sans os (filet de poulet ou cuisse désossée) un peu d’huile de poisson et des carottes crues réduites en purée. Le poulet pourra éventuellement être remplacé par de la dinde si besoin.
Il n’y a pas de règle absolue en termes de quantité. Pour un chiot, la base est de 6% de son propre poids (10% au sevrage puis on réduit progressivement pour arriver à 8% à 4 mois etc…). Pour un adulte, la base est à 3% de son poids. Ces pourcentages sont à appliquer dans un premier temps puis à adapter si besoin par la suite, selon l’activité du chien, sa morphologie, ses pathologies etc…
Concernant les légumes, ils seront réduits en purée, et donnés à raison d’une cuillère à soupe pour 10 kg de poids du chien. (Les chats et les furets étant des carnivores stricts ils n’ont pas forcément besoin pas de fruits et légumes ceci dit ils ne font pas de mal pour autant). Pour l’huile, il s’agit d’une cuillère à café pour 10kg de poids du chien. Elle apporte les acides gras essentiels et permet l’absorption des vitamines liposolubles.
Durant cette phase, il est normal que les selles de votre chien soient molles, glaireuses, non moulées… Il faut laisser le temps à l’organisme de s’adapter à cette nouvelle alimentation. La flore digestive est complètement modifiée et selon les individus cela peut prendre quelques jours ou quelques semaines avant de se stabiliser.
Pour les plus fragiles (maladies inflammatoires chroniques notamment) un passage par une ration ménagère cuite peut être envisagée afin de cuire de moins en moins pour pouvoir rapidement aller vers de la viande crue et y intégrer des os charnus (crus, les os ne doivent jamais être cuits !). Si cette phase de ration ménagère cuite doit durer alors il faudra demander un complément calcique à votre vétérinaire.
Pour soutenir un peu la flore intestinale, vous pouvez donner un peu d’ultra-levure ou de probiotiques. Demandez conseil à votre vétérinaire et/ou votre pharmacien.
Dans la majorité des cas, le passage au BARF sera rapide, mais une transition en douceur a fait ses preuves chez certains chiens. Il se trouve et c’est regrettable que beaucoup de propriétaires n’en viennent à la nourriture crue que lorsque leur chien est déjà tombé malade, et parfois si gravement que personne ne sait plus quoi faire. Il convient d’être prudent, de bien les observer, afin d’adapter au mieux la nourriture à leurs besoins particuliers.
« Je nourris mon chien naturellement » Swanie Simon – « Les clefs d’une transition réussie » – Thierry Souccar Editions 2015
Prenez le temps de vous organiser avant de vous lancer, préparez congélateur, fournisseurs sûrs et réguliers, et surtout n’hésitez pas à poser vos questions.
Reprenons donc dans l’ordre, vous devez :
- Avoir pris la décision réfléchie de passer votre compagnon au BARF et donc :
- Trouver où acheter votre viande et avoir fait un stock convenable au congélateur
- Avoir acheté l’huile (animale de préférence en savoir plus ici)
- Avoir préparé les purées de carottes crues au congélateur (en glaçons ou en pot)
- Avoir posé toutes les questions à l’équipe BARF-ASSO avant de vous lancer
Vous êtes prêt ! Vous allez débuter avec votre compagnon :
- Pendant une quinzaine de jours les repas seront donc composés de filets de poulet + carottes crues mixées + huile de poisson (qui peut être ajoutée un peu plus tard si besoin)
- Si tout se passe bien (selles moulées soit généralement après une dizaine de jours) introduction des premiers os CHARNUS et toujours crus de poulet en faisant ce qu’on appelle entre nous la règle des tiers : on introduit toujours tout doucement en donnant 1/3 de la ration normale en os puis 2/3 etc…. Concernant le choix des os charnus : adaptez vous à votre chien : il est évident qu’un chien de type chihuahua ne pourra pas manger une cuisse de poulet tout comme un cou de poulet représente un cure-dent pour un gros terre-neuve ! N’hésitez pas à consulter notre page Questions sur les os mais aussi l’article Histoire de selles
- Une quinzaine de jours plus tard (toujours selon les selles, chaque animal étant différent cela peut prendre plus ou moins de temps) l’introduction des abats, crus toujours et de volaille (poulet/dinde).
- Afin de ne pas submerger le système digestif, comme pour un jeune enfant, la diversification alimentaire doit se faire lentement. Aussi bien pour les différentes viandes que pour les fruits et légumes. Ne vous précipitez pas. Procédez graduellement.
- L’introduction d’une nouvelle viande se fait en douceur. Par type de viandes allant des plus digeste à celles qui le sont un peu moins : volailles, porc (attention au virus d’Aujezsky assurez vous de la provenance de la viande), agneau, veau, poisson puis bœuf et gibier en dernier. Toujours cette règle des tiers 1/3 porc par exemple + 2/3 de poulet/dinde au début, puis après quelques jours si pas d’intolérance 2/3 + 1/3 jusqu’à faire des repas complet de si vous le désirez.
- De même pour l’introduction de nouveaux fruits et légumes, introduisez les un par un, de manière à pouvoir identifier une éventuelle intolérance (nos chiens sont comme nous, certains légumes ne passent pas c’est ainsi il est inutile d’insister).
- Cette phase d’introduction, si vous prenez le temps de la faire correctement peut durer entre 3 et 6 mois. Vos chiens n’auront pas de carences si vous respectez ces conseils : l’équilibre alimentaire s’établit sur plusieurs semaines.
En cas de doute: venez poser vos questions, consultez la Foire Aux Questions
Avant de consulter les exemples de menus n’hésitez pas à consulter nos articles sur les viandes et os charnus, les légumes et les huiles afin de comprendre la composition de ceux-ci…