Enquête sur la dégradation de l’état de santé de nos chiens.
Dr Gérard Lippert avec l’aimable collaboration du Dr Bruno Sapy
Le Dr Lippert, par son étude, a ouvert la boîte de Pandore. Il est grand temps que nous comprenions que nous jouons à l’apprenti sorcier, qu’un changement radical doit être réalisé sinon…? Mais peut-on agir sur les puissances de l’argent?
Dr José Letawe, Urologue-Andrologue, Maître de stage, Université de Liège. « La malbouffe ou la vie – Enquête sur la dégradation de l’état de santé de nos chiens » Dr Gérard Lippert. Préface. Éditions Résurgence 2006
Les Drs Lippert et Sapy ont entrepris une étude statistique débutée en 1998 afin d’apprécier l’influence sur sa longévité des éléments dépendants du chien : le sexe, la race, la taille mais également l’influence des éléments que le chien « subit » : la stérilisation, l’habitat, l’entourage, l’origine, et l’alimentation. Cette étude, s’étalant sur cinq ans, repose sur plus de 500 fiches récoltant les information auprès de propriétaires d’animaux décédés ou de vétérinaires.
Les millions de chiens qui se sont octroyés une place de choix dans nos « intérieurs » sont d’extraordinaires révélateurs de société. Leur vie, réduite à une quinzaine d’années (idéalement), leur permet d’exprimer un peu de notre vie partagée, de la manifester par un ensemble de troubles ou de pathologies ayant une influence directe sur leur longévité. […] Le chien joue le rôle de précurseur et de révélateur, sa vie étant cinq à six fois plus courte que celle de l’homme. De plus, il est un fabuleux laboratoire à lui tout seul puisque sa vie actuelle concentre de façon presque caricaturale toutes les dérives qui guettent l’homme dans les décennies à venir : vie sociale nulle ou pour le moins perturbée, perte de repères, stress, alimentation industrielle, surmédicalisation, pollutions diverses, sédentarité…
« La malbouffe ou la vie – Enquête sur la dégradation de l’état de santé de nos chiens » Dr Gérard Lippert – « Introduction : une vie de chien, une vie d’homme. » – Éditions Résurgence 2006
L’analyse statistique des différents paramètres étudiés […] indique que le paramètre le plus influant dans la modification de la longévité du chien est l’alimentation. […] L’alimentation est reconnue comme un des éléments clés de la longévité. Notre étude sur les chiens domestiqués le prouve statistiquement. Déjà dans les années 30, l’équipe de Clive Mac Cay voyait la longévité de rats sous-alimentés considérablement augmenter par rapport à une population nourrie ad libitum. Il ressort de ses études, et des centaines d’autres qui ont suivi, que plus le régime alimentaire se rapproche de celui connu par l’animal dans son milieu, plus il permet de conserver l’équilibre physiologique et… la santé.
« La malbouffe ou la vie – Enquête sur la dégradation de l’état de santé de nos chiens » – Dr Gérard Lippert – Postface « Mal de chien » – Éditions Résurgence 2006
Les dégâts de la malbouffe
Notre étude indique de manière significative (1,7 chances sur 1000 de se tromper, au seul de significativité de 95%) que les animaux recevant une alimentation variée de type ménagère semblent bénéficier d’une longévité supérieure probablement corrélée à la qualité intrinsèque des aliments de base, à leur assimilation liée à leurs qualités naturelles. Qualité pouvant faire défaut à une alimentation purement industrielle, suite aux divers traitements physiques (haute température, lyophilisation, extrusion, floconnage…), chimiques (hydrolyse, additifs alimentaires…) et à la qualité de base des aliments utilisés (qualité de la protéine de base, protéine végétale pour un carnivore ?, sources de vitamines difficilement assimilables, digestibilité faible, sucres solubles présents en grande quantité…). Les hypersensibilités alimentaires et les problèmes dermatologiques associés sont un motif de consultation fréquent et croissant en médecine vétérinaire.
« La malbouffe ou la vie – Enquête sur la dégradation de l’état de santé de nos chiens » Dr Gérard Lippert. Conclusion. Éditions Résurgence 2006
Il apparaît nécessaire d’établir un compris entre « les droits des animaux » et « les devoirs de l’homme », entre nos impératifs et les besoins fondamentaux de l’animal. […] Ce compromis passe par une plus grande implication du propriétaire dans l’alimentation de son compagnon, quand bien même la nourriture industrielle apporterait un confort plus grand…pour le propriétaire.
La nature, là, reprend ses droits et montre toute sa valeur et sa nécessité. Devant ce constat de l’importance prépondérante, entre autres, de l’alimentation et de sa qualité dans le cadre de notre étude sur la longévité canine, il apparaît nécessaire qu’un dialogue s’installe entre chercheurs, industriels, vétérinaires et propriétaires, afin de tendre à satisfaire réellement les besoins nutritionnels de l’animal, et, par-là, son bien-être.
L’association souhaite mettre en place le même type d’étude que celle du Dr Lippert, mais près de 10 ans plus tard, nous souhaitons différencier les différents régimes BARF, Alimentation ménagère, croquettes dites « premium », pâtées etc… Cette étude s’avèrera relativement longue car nous souhaiterions recueillir assez de données pour que les résultats soient statistiquement significatif. Plus d’information dans la rubrique « projets de l’association » prévue initialement pour l’année 2015.