Comment commencer? Chez le chat


Les chats sont connus pour être assez têtus. Ce sont des animaux difficiles  et déterminés c’est pourquoi il faut veiller à ce que leur viande soit toujours bien fraîche ! Le chien est un charognard opportuniste mais le chat lui, est différent : opportuniste il est, mais pas charognard. Une carcasse trop faisandée sera généralement laissée de côté au profit d’une proie fraîchement chassée.

Sur le plan des organes digestifs et du métabolisme, les différences entre chiens et chats sont les suivantes : le chien est semi-carnivore donc il se nourrit seulement en partie de viande, tandis que le chat est carnivore donc il se nourrit totalement de viande […] Le chat, au contraire [du chien] chasse individuellement. Il possède une articulation temporo-mandibulaire plus faible que celle du chien, des dents pour déchirer la viande et peut finir de manger sa proie calmement. Les chats chassent la nuit, entendent mieux et ont des griffes rétractiles. Ils ont besoin de beaucoup de viande. En outre, étant des animaux originaires du désert, les chats parviennent dans la nature à couvrir leurs besoins de liquides presque exclusivement en consommant leurs proies.

« Le manuel complet de la santé du chien et du chat » Dr Jutta Ziegler. « Chapitre 4 – L’alimentation ». – Macro Editions 2017

Contrairement aux chiens, les chats sont des carnivores stricts qui se nourrissent très majoritairement des proies qu’ils ont chassé et de viande fraîche. Au cours de leur vie, les chats ayant des goûts bien définis se spécialisent dans un certain type de proie mais à défaut ils chasseront autre chose.

Lorsque l’on veut débuter le BARF avec un chat, il faut tenir compte de sa nature difficile et s’armer de patience : si un chien ne se laisse jamais mourir de faim, un chat peut jeûner parce qu’un aliment lui semble impropre à la consommation, alors même qu’il est ce qu’il y a de meilleur pour son organisme. Malheureusement, si on peut faire jeûner un chien sans risque, le chat et son organisme supportent beaucoup plus mal le fait de se passer de nourriture plus d’une journée, et on déconseille donc de mettre les chats dans cette situation compliquée !

Certains animaux en parfaite santé vont manger cru du jour au lendemain […] et la période de transition sera simple, et parfois même inutile surtout chez les jeunes animaux qui ne sont pas encore trop affectés par les effets délétères de l’alimentation industrielle. Pour d’autres par contre, la commutation sera lente, […] après des années d’ingestion d’une alimentation inadaptée, l’accoutumance au préfabriqué prend le dessus sur le naturel.

« Stop à la malbouffe – Croquettes de nos chiens et chats » Sylvia Kramer. « Chapitre 16 – Phase de  transition Préambule ». – Editions Résurgence 2012

Le chat ne jeûne pas même lors du passage au cru : il faut juste donner la veille le dernier repas croquettes et le lendemain, donner la ration crue.

Tout comme pour le chien, on déconseille fortement de mélanger nourriture sèche industrielle et alimentation crue. En revanche, passer par une étape à la nourriture humide peut être une aide pour passer ensuite au cru.

D’une part, parce que les temps de digestion croquettes (riche en amidon) et viande crue sont très différents. D’autre part, parce que la flore digestive subit un véritable bouleversement. Par ailleurs, une alimentation crue nécessite un pH gastrique très acide, alors qu’un aliment industriel cuit et contenant de l’amidon fait augmenter ce pH gastrique. Ce mélange présente de nombreux risques de troubles digestifs notamment de diarrhées. Même en alternant croquettes le matin et viande crue le soir ou le lendemain. Sans oublier qu’équilibrer des rations dites « mixtes » sous-entend de prendre en compte la composition des croquettes ainsi que l’ensemble des apports nutritionnels du cru… soit un véritable casse-tête !

La période doit cependant être transitionnelle. On entend souvent que le chat est un animal grignoteur qui se nourrit tout au long de la journée. En réalité, dans la nature le chat se nourrit quand il trouve de la nourriture et elle ne se trouve pas en libre accès, il doit travailler pour l’obtenir : il doit chasser. Les chats sauvages font rarement plus de six repas dans la journée. Nous recommandons donc, le temps pour vous de vous approvisionner en viande de qualité que vous pourrez congeler en petites portions, de commencer par réduire à trois (ou six, pour un chaton) par jour à heure fixe les repas de votre chat et de ne plus lui laisser à volonté.

De même, le chat, contrairement au chien, n’est pas un charognard. Souvent, il refusera toute viande qui sent, et à raison, son organisme supporte beaucoup moins bien ce qui est faisandé.
Il peut également refuser une viande froide, si c’est le cas, proposez la lui à température ambiante.

La transition se fera préférentiellement avec du poulet ou de la dinde crue, dont vous ne servirez pendant une semaine minimum (voire 2 semaines si besoin) que la chair, avec un filet d’huile.

Le chat est un petit prédateur, la taille des os charnus devra donc être adaptée à la sienne ! Préparez des cailles, poussins, coquelets, rongeurs et petits poissons. Un os de poulet n’est pas adapté au chat, qui en chasse rarement. Seuls CERTAINS chats, de très grande race ou primitifs, arrivent à en manger la plupart du temps.

Tout comme pour le chien, les abats sont très importants, et qui plus est chez le chat pour leur apport en taurine, qu’il ne synthétise pas et qui lui est vitale !

Bien que carnivore strict, le chat a besoin de fibres, mais contrairement au chien, il ne les trouve pas forcément dans les légumes qu’il ingère mais dans le pelage et le plumage de ses proies. Il est donc essentiel que cet apport lui soit donné, et pour cela il existe des sites spécialisés dans la livraison de cailles, poussins, souris…. Sinon fruits et légumes mixés (voir notre article fruits et légumes) peuvent être apportés également. Ou les deux ! Il est tout à fait possible de proposer des proies entières avec plumes/poils et d’alterner avec des repas en morceaux avec des légumes.

Si vous décidez de vous lancer au barf, il ne faut plus aucune croquette dans la maison. L’odeur de ces dernières pourrait motiver votre petit félin à feindre une grève de la faim pour vous faire céder. Les fabricants savent parfaitement comment rendre leurs produits appétants (voire la petite vidéo sur notre chaîne).

Il n’y a pas de règle absolue en termes de quantité. Pour un chaton, la base est de 6% de son propre poids. Pour un adulte, la base est à 3% de son poids. Ces pourcentages sont à appliquer dans un premier temps puis à adapter si besoin par la suite, selon l’activité du chat, sa morphologie, ses pathologies etc…

Concernant l’huile, il s’agit d’une cuillère à café pour 10kg de poids. Pour un chat, on conseille donc de donner une demi cuillère à café ou d’en donner une entière tous les deux jours. Elle apporte les acides gras essentiels et permet l’absorption des vitamines liposolubles.

Durant cette phase, il est possible, et normal que les selles de votre chat soient molles, glaireuses, non moulées… Il faut laisser le temps à l’organisme de s’adapter à cette nouvelle alimentation. La flore digestive est complètement modifiée et selon les individus cela peut prendre quelques jours ou quelques semaines avant de se stabiliser.

Pour soutenir un peu la flore intestinale, vous pouvez donner un peu d’ultra-levure ou autre probiotique. Demandez conseil à votre vétérinaire et/ou votre pharmacien.

Prenez le temps de vous organiser avant de vous lancer, préparez congélateur, fournisseurs sûrs et réguliers, et surtout n’hésitez pas à poser vos questions.

Les chats affamés sont toujours plus disposés à renifler, lécher et finalement manger la nouvelle nourriture. Alors réduisez la quantité de nourriture commerciale sèche ou humide offerte. (Ne faîtes pas jeûner ou ne sous-alimentez pas votre chat plus de 24 heures). Choisissez pour débuter une seule source de viande, par exemple le poulet, à laquelle
vous voulez habituez votre chat. Le goût et la texture de la nourriture crue sont deux choses auxquelles votre chat doit s’habituer et accepter. (Le rongement des os viendra plus tard).

Traduction de « Starting cats on a raw meaty bones diet » du Dr Tom Lonsdale, Janvier 2008

Reprenons donc dans l’ordre, vous devez :

  1. Avoir pris la décision réfléchie de passer votre compagnon au BARF et donc
  2. Trouver où acheter votre viande et avoir fait un stock convenable au congélateur
  3. Avoir acheté l’huile (animale de préférence en savoir plus ici)
  4. Avoir posé toutes les questions à l’équipe BARF-ASSO avant de vous lancer 😉

Vous êtes prêt ! Vous allez débuter avec votre compagnon :

  • Pendant 10 à 15 jours les repas seront donc composés de filets de poulet + huile animale
  • Si tout se passe bien (selles moulées soit généralement après une dizaine de jours) introduction des premiers os CHARNUS et toujours crus de poussin ou de caille en faisant ce qu’on appelle entre nous la règle des tiers : on introduit toujours tout doucement en donnant 1/3 de la ration normale en os puis 2/3 etc….(par exemple Jour 1 : viande + 1/3 os charnu, Jour 2 :viande, Jour 3 : viande + 2/3 os charnu, Jour 4 : viande, Jour 5 viande + os charnu…)
  • Puis une quinzaine de jours plus tard (toujours selon les selles, chaque animal étant différent cela peut prendre plus ou moins de temps) l’introduction des abats, crus toujours et de volaille.
  • Afin de ne pas submerger le système digestif, comme pour un jeune enfant, la diversification alimentaire doit se faire lentement. Aussi bien pour les différentes viandes que pour les os charnus et abats. Ne vous précipitez pas. Procédez graduellement.
  • L’introduction d’une nouvelle viande se fait en douceur. Par type de viandes allant des plus digeste à celles qui le sont un peu moins : volailles, porc (attention au virus d’Aujezsky assurez-vous de la provenance de la viande), agneau, veau, poisson, bœuf, gibier…et toujours cette règle des tiers 2/3 de poulet + 1/3 de porc au début par exemple, puis 1/3 + 2/3 jusqu’à faire des repas complet de porc
  • Cette phase d’introduction, si vous prenez le temps de la faire correctement peut durer entre 3 et 6 mois. Vos chats n’auront pas de carences si vous respectez ces conseils : l’équilibre alimentaire s’établit sur plusieurs semaines.

Astuces :

Il est possible que vous rencontriez des difficultés à motiver votre chat pour son passage au cru. Ajouter sur ses aliments quelque chose qu’il aime peut être un excellent moyen de lui ouvrir l’appétit (jus de thon, levure de bière, huile de saumon ou de coco, et parfois même quelques croquettes réduites en poudre juste pour l’odeur…).

Le Dr Lonsdale conseille lui, de réduire la quantité de nourriture industrielle avant (mais sans jamais faire jeûner ou sous-alimenter son chat plus de 24 heures) et de préparer quelques semaines avant votre chat en perdant l’habitude de manger quand il veut.

Si vous travaillez la journée et n’avez pas le temps de proposer plusieurs repas à votre chat, vous pouvez opter pour une gamelle automatique qui conservera au frais les aliments.

En cas de doute: venez poser vos questions et consultez la Foire Aux Questions